mai 242012
 

Je les attendais avec impatience, je les ai finalement reçues à temps pour un test « grandeur nature » pendant les Aventuriers du Bout de la Drôme, voici un petit test de ces chaussures que j’ai hâte de mettre plus sérieusement à l’épreuve !

Positionnement de la chaussure

Tout d’abord, un petit rappel sur la gamme Inov8. Elle se compose de plusieurs gammes, la gamme Roclite étant prévue pour le trail, le gros qui tâche avec des cailloux, de la boue, où on en sort plein de sueur, de sang et de larmes. Il existe également une gamme un peu plus sage, et une gamme route. La gamme trail est axée sur 3 caractéristiques très intéressantes :

  • La légereté des chaussures. Eh oui, le chiffre à droite, c’est le poids de la chaussure en taille 42.5. Il descend jusqu’à 190 ! Incroyable pour des chaussures de trail. Nous allons voir que ce poids a un corollaire.
  • L’accroche. Les semelles sont dans une matière vendue pour être ce qui se fait de mieux en la matière.
  • Un amorti et drop qui décroit avec le poids de la chaussure. En clair, la « démarche » Inov8 consiste à démarrer dans la gamme avec les gros numéros et à passer à des chaussures de moins en moins amorties (en adaptant la foulée en conséquence) jusqu’à arriver au Graâl : la chaussure minimaliste absolue, sans le moindre amorti (mais quand même de gros crampons.

La Roclite 285, sur la question de l’amorti, se situe au milieu de la gamme. On a tout de même une bonne couche de mousse dans la semelle, qui donne une couche d’abstraction certaine vis-à-vis de terrains parfois techniques. Malgré tout on est près du sol, et le drop minime permet de résoudre l’équation « foulée facile sur l’avant-pied » et « je peux parfois me recevoir un peu sur le talon en descente lorsque j’ai mal évalué un décrochement ».

Et en vrai alors, qu’est-ce que ça donne ?

Eh bien ça donne du très bon ! Déjà autant le dire tout de suite : cette histoire d’accroche, ce n’est pas du vent ! Dans la drôme, je suis passé sur des pierres lisses, humides et glissantes : rien à dire, mes pieds sont restés bien collés sur terre, et je n’ai jamais été mis en défaut. La taille des crampons aide dans la plupart de cas, mais sur les pierres lisses, c’est bien la matière qui fait la différence !

Concernant l’amorti, j’ai bien trouvé ce que je cherchais. Je n’ai quasiment pas talonné, et n’ai eu aucun effort à faire pour que ma foulée soit comme je le voulais. Le pied est bien callé, pour autant on a de la place, tout ceci permet de se placer exactement là où on en a envie. Et comme on ne glisse pas, on est moins pris au dépourvu, notamment dans les descentes ! Par ailleurs, le départ des Aventuriers était de nuit. Cela signifie qu’on ne voit pas bien le terrain, et qu’on en distingue mal les aspérités. Dès le départ, nous étions sur des roches acérées. Il est clair qu’avec la finesse de la semelle, on sent très bien le terrain. Si on se pose trop violemment sur une arrête, ça peut faire mal. Mais en l’occurence, ayant l’habitude d’avoir peu de protection, je n’ai pas été gêné. Et je confirme que les réceptions parfois un peu hasardeuses sont possibles. Si l’amorti est faible, le talon est tout de même souple, et l’onde de choc est bien absorbée.

Sur le chaussant, il est très fin. Le pare-pierre entoure très bien le pied. D’ailleurs lorsqu’on chausse, on le sent assez nettement : j’ai eu peur que la différence entre le mesh et le parre-pierre soit générateur de frottements et d’ampoules : il n’en est rien en ce qui me concerne. Le pare-pierres est assez souple, je le trouve moyennement efficace. J’ai trébuché à quelques reprises (je n’ai pas assez regardé où je mettais les pieds…), et le choc est bien retransmis aux orteils… Néanmoins pas de vrai bobo, il fait tout de même son office. Donc au final l’ensemble reste assez confortable, même si on n’est pas tout à fait sur les « pantoufles » Trabucco dont j’avais l’habitude.

Directement lié à la finesse du mesh, il faut savoir que la moindre goutte d’eau arrivera directement sur votre pied. En ce qui me concerne cela ne me dérange pas, je suis réfractaire au gore-tex (pour les chaussures) : certes le pied est facilement mouillé, mais l’eau s’évacue bien et sèche facilement. Je ne range donc pas cette caractéristiques dans les inconvénients, en revanche je peux suggérer le port de guêtres dès que le terrain est incertain. En revanche pas d’inquiétude sur les graviers. La semelle est criblée de petits trous, qui ont pour avantage de piéger les graviers et de les empêcher d’être désagréables. Parenthèse d’ailleurs sur la semelle : je pense qu’il faut oublier avec ces chaussures vos éventuelles orthèses, qui se logeront mal dans le chaussant et feront surtout perdre à vos chaussures leurs caractéristiques minimalistes. En ce qui me concerne, je ne peux m’en passer dans mes Asics (2150 et Trabucco), en revanche je n’en ai absolument pas besoin dans ces chaussures. La foulée sur l’avant pied fait tout le travail !

Je n’ai rencontré qu’un petit problème avec ces chaussures, peut-être lié au fait que je les ai prises un peu grandes. La forme de la chaussures est très effilée, presque « pointue ». J’ai trouvé que je trébuchais plus souvent qu’à l’accoutumée avec. Je mets ça sur le compte du fait qu’elles « dépassent » au niveau des 2 premiers orteils. Il faudra à l’occasion que j’essaye avec une paire un peu plus petite de voir si le problème se reproduit.

En conclusion : d’excellentes chaussures !

En ce qui me concerne, je pense que c’est un modèle sur lequel je pourrais rester pour mes ultras. J’en maîtrise l’amorti faible et les autres caractéristiques me conviennent tout à fait. Néanmoins pour des distances longues, elles s’adressent à des utilisateurs avertis en matière de minimalisme. Si je recommande la marque et la gamme, je ne conseillerais pas forcément ce modèle à tout le monde. Il est en tous cas très probable que ma prochaine paire de trail soit une Inov8, du même modèle ! Néanmoins (et dommage pour le chiffre d’affaire de ces marques :) ) comme l’amorti « ne compte pas », les chaussures minimalistes sont amenées à avoir une durée de vie plus longue. Par exemple les FiveFingers : tant qu’elles ne sont pas trouées, pas de raison de les changer ! Ici, le critère sera l’usure du mesh, et l’usure des crampons.

Sur ce, arrêtez de me lire, allez courir !

  5 Responses to “Test des Inov8 Roclite 285”

  1. très bon article !
    Je pense me laisser tenter par inov8 pour mon prochain renouvellement ;)

  2. Merci Julien !
    Je pense que je vais largement me tourner vers cette marque pour les quelques chaussures que j’achète :)
    Les modèles de route ont l’air super également. Je trouve juste que certains modèles sont parfois très exclusifs, et j’avoue qu’une paire par revêtement et météo… Mes armoires ne sont pas assez grandes !

  3. moi je mets tous dans le garage…
    ça me permet d’avoir en ce moment :
    trailglove, vff, peregrine 2, hattori, fellcross, mirage
    Il n’y a pas tellement de double emploi finalement :)

    Mais j’aime beaucoup le concept d’une paire par surface. Et changer souvent permet de bien sentir les différences de comportement et de pas laisser le pied s’habituer et devenir feignant et de moins user les crampons ;)

  4. Très bon article, bien complet. Je suis d’accord avec la distance. Il faudra être plus qu’un coureur averti pour utiliser ces chaussures minimalistes sur la distance.

    • Merci Greg !
      En fait c’est surtout « un coureur averti en matière de minimalisme »
      Je regrette juste de ne pas être allé au bout de la distance pour vraiment apprécier… Nul doute que cela viendra !

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