oct 072013
 

« – Eh les enfants, ma prochaine course c’est dans les volcans !
– Ouah mais t’es trop fou tu vas te brûler !
– Mais non, ils sont éteints, ils marchent plus et ne se rallumeront plus jamais ! »

Et hop, un vendredi matin, me voilà dans le train-couchette pour Aurillac, où une bande d’une dizaine d’UASG vont se lancer à l’assaut du Puy Marie. Une jolie balade de 105km au départ (et arrivée) Aurillac, décrivant une sorte de 8 à 3 boucles. Nous sommes inscrits sur les 3 épreuves (21, 45 et 105km), la météo est au « maussade » fixe (mais pas plus menaçante que ça). On s’attend à de la petite pluie, sans plus. Tant mieux : la plupart a choisi l’option camping.

On retrouve dans les inscrits quelques pointures : Steph Thibault, Lolo le Géant, le Dirlo, mon boss, Aurélien, Gamin… Ca promet d’etre sympa !
Apres une bonne marche pour aller du train au camping (qui m’a décidé à acheter un sac de rando immédiatement au retour, ce dont j’étais dépourvu), nous plantons nos tentes…

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Et direction le retrait des dossards à Aurillac. On en profite pour s’inscrire à une étude médicale sur l’impédancemétrie. Outre ce que m’évoque le terme, je ne suis toujours pas plus avancé sur ce que cela a donné ! Puis c’est la pasta, et au dodo : demain, réveil 3h45 !

Départ en trombes

Nous nous retrouvons tous le matin. Dès le départ (5h) je sens que mon petit dej était trop léger. J’ai eu peur d’être lourd. Je décide de partir avec des coureurs plutôt plus rapide que moi. Mon raisonnement (que je valide avec le recul) : partir à un rythme raisonnablement rapide, sachant que de toute façon ça va être dur. De toute façon au bout de 5 ou 6h, on est rincé, donc autant prendre de l’avance sur les barrières horaires. On arrive de fait assez vite au premier ravitaillement. Je me laisse entrainer par le groupe, et ne fais que remplir mes réserves d’eau. Grosse erreur ! Nous poursuivons, et j’arrive au 2è ravitaillement affamé. Saucisson, soupe, fromage, je mange généreusement (enfin… Quand même pas tant qu’il y parait en lisant le menu, ce n’est pas une étape gastronomique !). Et ce qui devait arriver arrive : j’ai déclenché le mécanisme de digestion, qui me coupe les pattes. La relance est très pénible, je me fais rattraper par Pittbul et Gamin, que je suis sur quelques km avant de les laisser partit devant.

Au bout d’1h de lutte je finis quand même par me relancer et reprends une progression correcte. La météo n’est pas très engageante : en vas il pleuviotte, et dès qu’on monte, c’est le brouillard. Arrivé au pied de l’escalier menant au sommet du Puy Mari, je croise Olivier Blanc. Nous grimpons ensemble, et parcourons le chemin de crête. Quelle récompense : le temps dégage juste à ce moment une magnifique vue sur la vallée au nord du Puy. Nous avons un regain immédiat d’énergie et reprenons à un bon trot la progression.

Nous nous séparons avec Olivier mais nous nous recroiserons de loin en loin en fonction des changements d’allure. Ce qui nous attend, c’est essentiellement des passages très techniques : passages à escalader, montée à l’aide d’une corde (vraiment très raide et éprouvant). La fatigue arrive. Tout de même je plaisante avec des enfants sur le bord du chemin en redescendant sur Mendailles (km60 environ, ravitaillement que l’on croise à l’aller et au retour). À l’arrivée d’une petite descente, je file à un bon trot mais dois être autour du 2è tiers du classement : je ne peux malgré tout m’empêcher de passer, les bras levés, en criant « ouais !!! J’ai gagné !!! » Alors que bon, il me reste 45 bornes à me farcir et que ne ne suis plus de première fraicheur.

La palme sur le parcours revient à la dernière portion. Dernier croisement avec Olivier, qui a soigné de bien belles ampoules. J’en ai marre, j’ai juste envie d’en finir. J’attrape mes bâtons d’une main et mon courage d’une autre, et bien décidé à ne faire qu’une bouchée de ce finish (il est près de 2h du matin), j’attaque la montée en marche rapide. Le courge est là, gonflé par les bénévoles du dernier ravitaillement (ils étaient au top !!!), j’avance, je m’amuse, je grommelle, je passe par toute les dispositions d’esprit imaginables, mais j’avance ! Les dernières difficultés ne me dérangent même plus vraiment, on a bien compris que les organisateurs sont hyper joueurs. Eu enfin, c’est l’arrivée, tout seul (eh oui, pas au top dans le classement !), sous la pluie, épuisé, mais heureux !

Au final une très belle course, j’y aurai notamment découvert que oui, même en courant, debout, dans la foret, avec de la boue et des flaques à éviter (quoi que je ne faisais plus beaucoup d’effort, moi qui en fais déjà peu pour cela…), peut s’endormir ! Sensation tres particulière d’ailleurs de dormir en courant…

En tous cas cette course aura été extrêmement instructive. J’ai vraiment trouvé des trucs sur mon fonctionnement. Comment gérer l’alimentation, la boisson, comment gérer la fatigue, les temps de repos… Notamment qu’en ultra, inutile d’avoir peur de TROP manger. Paradoxalement c’est comme ça qu’on se met en situation de manque, qui génere ensuite un excès et ainsi de suite. On fait donc du yoyo en matière de glycémie, et en plus on déclenche cette fameuse digestion qui a tendance à priver les jambes de sang au profit des organes digestifs.

Par ailleurs, tabler sur les soupes a été un pari gagnant : d’abord ca hydrate sans violenter l’estomac, ça recharge en sel. Enfin, cela permet de quitter les ravitaillements sur un goût salé, et évite le dégout du sucré. Passé le 2è ravitaillement, j’ai donc toujours eu le meme schéma alimentaire : des gels ou de l’Isostar pendant que je courrais, quelques aliments sucrés dont j’avais envie au ravito (en petite quantité), puis un morceau de fromage et un bol de soupe. Une fois à ce régime, tout roulait.

La trace de la course…

C’était donc une course assez bien gérée à partir du 2è ravitaillement, dure pas la durée et avec quelques passages techniques, mais globalement accessible pour une premiere au-delà des 100km. À refaire sans aucun doute !

À bientot, prochaine étape : 6000D !

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