jan 192012
 

Entre Noël et le jour de l’an, je suis descendu avec toute ma petite famille dans la Drôme provençale, à Dieulefit. J’en ai profité pour achever un projet avorté de mes vacances d’été : grimper à la Lance, en partant de Dieulefit, et bien entendu rentrer, le tout en autonomie complète. Un parcours normalement de 35 à 40km : mais comme souvent avec moi, le parcours a subi quelques modifications en live (comprendre : je me suis perdu…). C’était en tous cas l’occasion de revenir sur mes chères Mulebar, et de tester ma toute nouvelle veste Bionnassay soft shell que le Père Noël m’a apportée !

Le parcours

A mon grand regret, je n’ai pas pris le temps de prendre quelques photos. Je pense que cela va être ma grande résolution de 2012, pour pouvoir garder quelques souvenirs de ces balades ! Quelques mots donc sur le parcours. L’idée est de suivre une portion du pseudo-GR 42.9, autrement appelé « Tour du Pays de Dieulefit ». Il s’agit d’une boucle d’environ 100km et 4000mD+, autour de ce petit village. Mon parcours est donc le suivant :

  • Rejoindre La Roche St Secret par le col de Béconne
  • Grimper à la Lance
  • Redescendre vers la Paillette par le col de Marot
  • Faire une petite bifurcation par Fabras pour éviter la route
  • Rentrer à la maison…

Au final, je n’aurai suivi que les 2 premiers points (et le dernier tout de même) : à la redescente de la Lance, j’ai raté le chemin qui redescendait pour le rattraper juste après une bifurcation qui devait m’accompagner au col de Marot : je suis donc rentré par Teyssières, via la route, après m’être égaré en-dehors de ma carte IGN. Une petite frustration que je rattraperai à mon prochain séjour !

Plutôt que de parler plus, voici ma trace dans Runkeeper.

Le soleil se lève ? Alors allons-y !

Ayant une certaine habitude de me perdre, j’ai décidé de mettre toute les chances de mon côté sur ce chemin que je n’avais encore jamais fait en partant une fois le jour complètement levé. C’est donc à 8h45 que je quitte la maison, après une nuit particulièrement ventée. La Lance étant le sommet local, je m’attendais donc dès le départ à trouver un sommet bien aéré. Je pars donc avec mon désormais fidèle sac Quechua Trail Team 5l, contenant :

  • Quelques gels Mulebar (6 je crois ?) et 3 barres de la même marque. J’ai toujours un mixe de parfums, ce qui me permets de changer un peu les goûts en cours de route.
  • La poche d’eau gonflée à bloc
  • Une couverture de survie (eh oui, la sécurité, important !)
  • Une carte « à la carte » (excellent service de l’IGN) qui couvre exactement le GR42.9, centrée précisément sur Dieulefit
  • Ma veste Bionnassay dans le sac
  • Une paire de gants en polaire

Bien entendu j’étais habillé en long, avec un t-shirt manches longues et mon polaire, le tout de chez Décathlon. Aux pieds, mes habituelles Trabucco, avec guêtres Raidlight. Je voulais prendre mes bâtons, mais finalement je les ai laissés dans le coffre de ma voiture. Ils ne m’auront pas manqué : je sens que c’était un achat compulsif et inutile…

Ferme de la Lance, Col de Béconne au fond

Ferme de la Lance, Col de Béconne au fond

Je m’engage donc depuis le fond du jardin, franchis le jabron, rejoins le chemin qui monte dans les Hubacs, franchis le col de Béconne, et me retrouve en une petite demi-heure à la tour d’Alençon, qui annonce La Roche Saint Secret. Je traverse rapidement le village et m’embarque dans l’approche de la Lance. La montée se fait dans les sous-bois. Très bien balisée, je n’ai aucune difficulté à suivre le chemin. Devant la persistance du vent, je m’arrête juste avant de franchir les 1000m pour enfiler ma softshell, que je garderai un bon moment ! La météo était en tous cas très plaisante, et c’est avec le soleil en ligne de mire que je fais une grande partie de l’ascension.

Je croise le point de départ des parapentistes, que j’imagine assez nombreux dans la région !

Sommet de la Lance

Sommet de la Lance

Une fois passée la ferme, les choses sérieuses commencent. Le vent est particulièrement puissant, et dès que j’aurai passé le monticule qui abrite la ferme, il me faudra redoubler de vigilance pour ne pas être emporté ! Avec le vent vient une légère neige, qui n’est que l’humidité condensée et givrée. C’est absolument magnifique : la montagne est saupoudrée de sucre glace. Les arbres n’ont leurs branches que d’un côté, ce qui montre que le vent souffle très souvent !

Enfin j’aperçois le sommet. Je longe la crète jusqu’à y arriver, mais malheureusement avec cette météo, je ne prendrai que quelques minutes pour admirer le panorama. Juste de quoi me récompenser, et juste ce qu’il faut pour avoir envie de revenir prendre son temps !

En attendant, les quelques degrés négatifs me poussent à entamer la redescente, en empruntant… tiens, cette trace qui redescend légèrement à l’abris du vent ! Une fois dans le creux je pourrai prendre un Mulebar et m’acheminer vers le retour. Je suis un peu surpris de ne pas retrouver tout de suite de balise GR, mais après tout, c’est un peu comme à la montée, l’alpage n’est pas très bien matérialisé. En tous cas mon chemin semble bien contourner la montagne. Il descend assez rapidement, et au bout d’une dizaine de minutes j’ai retrouvé une balise qui venait d’un petit chemin adjacent, qui arrivait manifestement du sommet. Rassuré, je fais une petite pause et retire la softshell, étant revenu au soleil de midi. J’entame ensuite la vraie descente, très raide, très technique, avec des portions caillouteuses, et d’autres très déroutantes où l’on court sur une sorte de plaque de rocher très lisse et assez glissante. La descente est vraiment grisante, dure quelques kilomètres, et je finis par arriver tout en bas, dans le creux, dans un petit village, avec quelques paneaux indiquant les différentes options de randonnée.

C’est le moment que je choisis pour vérifier sur ma carte que je n’ai pas raté un embranchement. Ce petit village a la double caractéristique de n’avoir pas de nom, et de ne pas figurer sur ma carte. Je comprendrai plus tard que j’en étais sorti… J’hésite tout de même une bonne dizaine de minutes, et après avoir demandé conseil à une voiture qui passait, je décide de poursuivre par une petite route. Le conseil en question était « Teyssières ? oh oui, par là vous allez bien finir par y arriver… » hum… Je fais une grande boucle sur la route, finis par rencontrer quelques embranchements, puis une route en lacet qui a l’air de monter à une maison…

J’ai parcouru 7km depuis le village, qui m’ont paru une éternité, je n’en peux plus, et finalement, je m’arrête sur la route, en espérant que mon iPhone me sera d’un quelconque secours… Allez, on reste tranquille, on remet la softshell pour ne pas geler sur place, on sort une Mulebar, l’iPhone, on lui laisse le temps de se repérer avec l’application « Cartes », la carte IGN… Après quelques minutes, je me décide à ne pas poursuivre dans cette direction incertaine, même si elle n’a pas l’air si mauvaise, et d’aller retrouver le chemin que j’ai manifestement raté (puisque je suis sorti de la carte). Je décide également qu’une fois que je l’aurai retrouvé, je ne rentrerai pas par le GR (qui suppose de refranchir 2 ou 3 cols) mais par la route, qui sera beaucoup plus clémente. Et surtout il est déjà tard, et autant finir sur la route de nuit ne me fait pas peur, autant dans la montagne, le projet ne me séduit pas plus que ça…

Demi-tour ! Ah, ce repos m’a fait le plus grand bien ! Je repars en trottinant, recroise mes embranchements (on y proposait du miel, du fromage de chèvre… Ca donne envie de revenir faire des provisions !), me retrouve au petit village… Et reprends mon courage à deux mains ! Eh oui, cette longue descente, très rapide, grisante, eh bien il va falloir la remonter ! En y réfléchissant, j’ai compris où je me suis perdu. J’aurais dû rester sur la crête en redescendant de la montagne, j’aurais retrouvé tout de suite les balises, et le petit chemin que j’ai rejoint et qui arrivait de la gauche, je l’ai croisé qqs dizaines de mètres trop tard, juste après l’embranchement qui me permettait de rentrer. J’ai donc 600m D+ à regravir, et ça ne va pas être du gâteau ! J’y vais donc tout doucement, me prendrai un gel à mi-côte, et enfin, j’arrive à la bifurcation tant attendue. Je n’en peux plus ! Mais c’est pas fini, il faut maintenant retrouver cet embranchement sur la droite qui permet de redescendre sur le bon versant. Eh bien il n’est pas évident à trouver, il est tout au fond d’une clairière, et je ne l’ai trouvé qu’en me disant que la clairière était son seul point de départ possible !

En tous cas maintenant plus de doute. Je suis revenu sur ma carte. Le retour se fait sans encombre, je m’arrêterai même à la Paillette acheter un paquet de cacahuètes et un coca pour finir sans encombres.

Me voici enfin de retour, après avoir couru tout le jour ! Une excellente ballade en tous cas, que je recommande chaudement !

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